Transnistrie

La Transnistrie demande à la Russie une « protection » contre la Moldavie

Les responsables pro-russes de la région séparatiste moldave de Transnistrie ont appelé à l’aide de Moscou pour les protéger face à la pression accrue du gouvernement moldave.

L’appel à Moscou a été lancé mercredi lors d’une session extraordinaire du Congrès des députés de Transnistrie.

« [Nous] faisons appel au Conseil de la Fédération et à la Douma d’État de la Fédération de Russie, demandant des mesures pour protéger la Transnistrie face à la pression accrue de la Moldavie », lit-on dans une résolution adoptée par les législateurs de Transnistrie.

Le congrès a accusé le gouvernement moldave d’avoir déclenché une « guerre économique » dans la région en bloquant des importations cruciales et en imposant des réglementations douanières qui obligent les entreprises de Transnistrie à payer des droits d’importation sur le budget moldave. Cette décision a été décrite comme une tentative d’isoler la région et d’en faire un « ghetto ».

La résolution note que plus de « 220 000 citoyens russes » vivent dans la région, Moscou ayant récemment facilité l’obtention de la citoyenneté russe pour les Moldaves.

Lors de sa dernière session en 2006, l’Assemblée a demandé à rejoindre la Russie, mais Moscou n’a pas donné suite à cette demande.

Les médias russes ont cité Vadim Krasnoselsky, le président autoproclamé de la région, qui aurait demandé l’aide de Moscou en raison de ce qu’il a décrit comme un génocide perpétré contre la Transnistrie.

“La protection des intérêts du peuple transnistrien et de nos compatriotes est l’une des priorités de la Russie, et les agences russes examinent attentivement toutes les demandes de Tiraspol”, a répondu le ministère russe des Affaires étrangères.

Récemment, le vice-Premier ministre moldave, Oleg Serebrian, a déclaré que la Moldavie s’opposait fermement aux « déclarations de propagande » en provenance de Tiraspol, la capitale nominale de la Transnistrie.

Un peu plus tôt, un porte-parole du gouvernement moldave avait déclaré qu’il n’y avait “aucun risque d’escalade et de déstabilisation de la situation dans la région de Transnistrie. Il s’agit là d’une autre campagne visant à créer l’hystérie”.

La résolution sur la Transnistrie intervient juste un jour avant que le président russe Vladimir Poutine ne prononce un discours annuel devant le parlement russe, ce qui coïncide avec les récents revers de l’Ukraine sur le champ de bataille.

Depuis que Moscou a lancé son opération militaire à grande échelle en Ukraine, la Moldavie a exprimé sa crainte que le Kremlin puisse utiliser la Transnistrie pour ouvrir un nouveau front dans le sud-ouest, près de la région d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine.

Cette mince bande de terre, qui abrite environ 470 000 personnes, est de facto contrôlée par les forces pro-russes depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1992, mais est internationalement reconnue comme faisant partie de la Moldavie.