Ce missile français pourrait effacer Moscou de la carte du monde en quelques minutes

Le missile M51 est un mer-sol-balistique-stratégique (MSBS) français dont l’ogive peut contenir plusieurs têtes nucléaires ayant chacune leur trajectoire. À l’origine, la France avait prévu de remplacer le M45 par la M5, mais en 1996, le ministère de la Défense a décidé que le coût du programme n’était pas justifié et réduit ses capacités. Le M51 a ensuite été développé et déployé en 2010.

Le missile a une portée considérablement plus grande que son prédécesseur, le M45, ainsi qu’une précision améliorée et des capacités de performance, y compris des aides à la pénétration capables de faire correspondre les capacités du système anti-balistique russe.

Les missiles M51 équipent progressivement les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins depuis 2007. C’est un des deux vecteurs de la bombe nucléaire avec le missile de croisière air-sol moyenne portée amélioré.

Le M51 est un missile à trois étages, d’une hauteur de 12 mètres, d’une masse totale supérieure à 50 tonnes (54 maximum, contre 36 tonnes pour le missile M45) qui a été conçu afin de pouvoir être lancé depuis un sous-marin en plongée. Éjecté par un système de chasse à poudre, le missile jaillit de l’eau puis allume son moteur ce qui lui permet d’atteindre la vitesse de Mach 15 (19 000 km/h).

Le M51 diffère de son prédécesseur, le M45, non seulement en termes de dimensions, mais également d’interface avec les tubes de lancement. Il présente également de nombreuses améliorations.

Le missile M51 dispose d’une capacité d’emport accrue, et ce grâce à l’adoption d’un profil de coiffe hydrodynamique trapu complété par un réducteur de traînée aérodynamique. La première version dite M51.1 est armée pour emporter les ogives furtives TN 75 de 110 kt(de 6 à 10 têtes) qui équipent l’actuel M45.

À partir de 2016 une version améliorée dite M51.2 sera équipée de nouvelles (TNO) de 100 kt. Il est également doté d’une capacité multi-objectifs lui permettant de frapper plusieurs objectifs éloignés grâce à un système d’espacement des têtes intégré à la partie haute du missile.

Le missile est capable d’assurer un vol pouvant dépasser 1 000 km d’altitude, avec une précision chirugical. Ces caractéristiques permettent aux sous-marins de restreindre leurs zones de patrouille en évitant le goulet du détroit de Gibraltar : l’ouest du golfe du Bengale ou l’Amérique du Nord sont ainsi accessibles depuis la zone de patrouille Atlantique et le continent euro-asiatique depuis l’océan Indien. Chaque sous-marin embarque seize missiles stratégiques.