Le gouvernement chinois a accusé lundi Washington d’essayer de bloquer son développement industriel après que le vice-président Mike Pence a déclaré que le géant de la technologie Huawei et d’autres fournisseurs d’équipements de télécommunications constituaient une menace pour la sécurité.
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a rejeté les suggestions que Pékin pourrait utiliser ses entreprises pour recueillir des renseignements sur les pays étrangers.
La pression croissante des États-Unis sur leurs alliés pour qu’ils évitent Huawei Technologies Ltd., la première marque technologique mondiale de Chine, menace de plus en plus son accès aux marchés mondiaux pour la technologie de télécommunications de nouvelle génération.
La société, le plus grand fabricant mondial d’équipements de commutation pour les sociétés de téléphonie et d’Internet, nie les accusations selon lesquelles elle facilite l’espionnage chinois. Son fondateur a déclaré aux journalistes le mois dernier qu’il rejetterait les demandes du gouvernement de divulguer des informations confidentielles sur les clients étrangers.
Washington essaie de “fabriquer une excuse pour empêcher le développement légitime” des entreprises chinoises, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Geng Shuang.
Geng a accusé les États-Unis d’utiliser des “moyens politiques” pour s’immiscer dans l’activité économique, “ce qui est une intimidation hypocrite, immorale et injuste”.
Pence, s’exprimant samedi en Allemagne, a exhorté les alliés européens à prendre au sérieux “la menace”, selon lui, posée par Huawei alors qu’ils recherchent des partenaires pour construire une infrastructure sans fil de cinquième génération.
Huawei est, avec le suédois LM Ericsson et le finlandais Nokia Corp., un leader mondial dans le développement de la technologie 5G.
Pence a déclaré que Huawei et d’autres fabricants chinois d’équipements de télécommunications fournissent à Pékin “l’accès à toutes les données qui touchent leur réseau ou leur équipement”. Il a appelé les gouvernements européens à “rejeter toute entreprise qui compromettrait l’intégrité de nos technologies de communication ou de nos systèmes de sécurité nationale”.
Les États-Unis n’ont publié aucune preuve à l’appui de leurs accusations contre Huawei et d’autres entreprises technologiques. Cela a incité certains analystes du secteur à suggérer que Washington essaie d’utiliser les problèmes de sécurité pour handicaper les concurrents chinois.