Deux cosmonautes russes déploient un drapeau soviétique lors d’une sortie de l’ISS

Le président russe Vladimir Poutine avait nié vouloir reconstruire l’empire sovietique après avoir déclaré que l’Ukraine n’était pas un vrai pays. Poutine a déclaré dans un discours : « L’Ukraine n’a jamais eu son propre État authentique. Il n’y a jamais eu d’État durable en Ukraine ».

Au paravent, le président russe Vladimir Poutine a qualifié l’effondrement de l’empire soviétique de “plus grande catastrophe géopolitique du siècle”. « Avant tout, il convient de reconnaître que la disparition de l’Union soviétique a été la plus grande catastrophe géopolitique du siècle », a déclaré Poutine. « Quant au peuple russe, c’est devenu une véritable tragédie. Des dizaines de millions de nos concitoyens et compatriotes se sont retrouvés hors des limites du territoire russe».

Deux cosmonautes russes ont déployé un drapeau soviétique vendredi à l’occasion d’une sortie en dehors de la Station spatiale internationale.

C’est pratiquement impossible que ces astronautes ont pu faire cet acte sans une autorisation des autorités russes. C’est acte symbolique est un message fort envoyé a la communauté internationale révélant ainsi le plan des dirigeants russes de vouloir faire renaître l’union soviétique.

Tamfuh Kenneth, libre penseur et géopoliticien, selon lui, dit que le plan de Poutine est d’annexer les anciens territoires de l’Union soviétique à la Russie petit à petit. Elle a commencé par la Crimée et voulait ensuite annexer complétement l’Ukraine.

Oleg Artemyev et Denys Matveev sont depuis sept heures dans leur scaphandre en train de travailler à l’extérieur du module russe Nauka de la Station spatiale internationale, quand ils prennent une pause et déploient un drapeau rouge brodé d’une faucille et d’un marteau. C’est une réplique de « la bannière de la victoire », le drapeau planté par l’armée soviétique au sommet du Reichstag lors de la prise de Berlin par l’Armée rouge en 1945.

S’agit d’un simple hommage à la célébration à venir du 9 mai, à Moscou, à l’occasion de la commémoration de la capitulation de l’Allemagne nazie ? Ou faut-il y voir une référence à la guerre en Ukraine ? À l’heure actuelle, seuls les deux cosmonautes ont la réponse, mais le geste fait beaucoup parler.

La preuve que les projets de partenariats se poursuivent

Si l’ISS a toujours été épargnée par les crises terrestres, les choses sont plus ambivalentes aujourd’hui. Cette sortie extravéhiculaire, la 53e côté russe, servait à préparer l’installation d’ERA, le bras robotique européen au module russe Nauka. Un signe que les projets de partenariats débutés avant la guerre se poursuivent toujours là-haut, malgré les sanctions et les désengagements. Mais dans le même temps, un astronaute allemand, Matthias Maurer, actuellement en mission à bord de la station, devait participer à cette sortie, avant d’en être finalement écarté.

Déjà, au début du mois, les cosmonautes russes étaient restés dans leurs quartiers lors de l’arrivée d’un nouvel équipage américain. Certes, cette mission Axiom-1, la première entièrement privée à bord de l’ISS, ne faisait pas partie des rotations « officielles », mais il est d’usage d’accueillir tout nouvel arrivant en orbite.

Le spatial est un milieu très attaché aux symboles, et ce geste n’est pas passé inaperçu, d’autant plus que cet écueil a été répété le 27 avril dernier lors de l’arrivée de quatre astronautes, dont l’Italienne Samantha Cristoforetti, de Crew-4. Il s’agissait là d’une rotation d’équipage classique. Les cosmonautes étaient alors en train de dormir, à la veille de leur sortie dans l’espace, une activité toujours très éreintante physiquement.

La Russie pourrait se retirer du projet

Mis bout à bout, ces éléments interrogent, même si tous les astronautes et cosmonautes répètent à l’envi que l’ambiance est excellente en orbite. Au sol, les choses sont cependant plus compliquées, car toutes les coopérations nouées avec la Russie ont pâti de la guerre en Ukraine. À tel point que Dmitri Rogozine, le patron de l’agence spatiale russe Roscosmos, laisse désormais entendre un retrait de Moscou du projet.

La prochaine sortie extravéhiculaire russe, l’EVA-54, prévue le 7 mai prochain, devrait apporter quelques réponses. Samantha Cristoforetti est envisagée pour y participer. Reste à voir s’il lui arrivera la même mésaventure qu’à son collègue de l’Agence spatiale européenne Matthias Maurer, ou si elle deviendra la première Européenne à participer à une sortie dans l’espace sous le leadership russe.

Avec : www.rfi.fr